Les premiers mois suivants, le transfert, appelé « période post-transfert », est souvent critique pour les repreneurs.
Après des négociations souvent interminables et des frais de transaction dépassant les prévisions, les repreneurs se retrouvent face à une série de défis :
- Gagner la confiance des employés et des clients.
- Implanter progressivement leur vision sans déstabiliser l’existant.
- Assurer une continuité opérationnelle pour éviter tout ralentissement.
- S’approprier rapidement les outils et processus en place pour une prise de décision éclairée.
- Mais aussi atteindre les exigences financières des banquiers
Parmi ces défis, les exigences financières jouent un rôle central : elles conditionnent non seulement la relation avec les créanciers, mais aussi la capacité des repreneurs à mener leurs projets tout en assurant la stabilité de l’entreprise. Dans ce contexte, je vais me concentrer sur ce dernier point.
Les créanciers, banques, et investisseurs surveillent de près les entreprises récemment transférées, car elles sont souvent considérées comme plus à risque pendant cette période. Le non-respect des exigences stipulées dans les contrats de financement — appelés « cas de défaut » — peut entraîner l’exigence du remboursement total du prêt consenti. Dans ces cas, ce n’est plus le directeur de compte local qui gère le dossier, mais celui-ci est transféré au département des comptes spéciaux, basé à Montréal, Québec, ou pire, à Toronto, loin des relations interpersonnelles personnalisées.
Il est donc primordial de respecter ces clauses et, par surcroît, de maintenir la confiance des prêteurs.
Comment s’en assurer ?
- Maintenir des relations ouvertes avec les créanciers : Fournir des rapports réguliers sur la santé financière de l’entreprise et sur les progrès réalisés, tout en expliquant les écarts déficitaires de manière proactive.
- Élaborer et réviser des projections financières réalistes et cohérentes : Produire des budgets et des prévisions à court, moyen et long terme (mensuels pour 12 mois, annuels pour 2 à 3 ans), en tenant compte des cycles d’activité de l’entreprise. Ces projections doivent démontrer (minimalement) la capacité de l’entreprise à respecter les échéances de remboursement.
- Surveiller et anticiper mensuellement le respect des ratios (exigences définies dans les contrats de prêts), particulièrement le ratio des charges fixes (ou couverture de la dette). En respectant ou en surpassant ces exigences, vous rassurez les créanciers sur la stabilité de votre entreprise. En cas de difficulté à les respecter, une action proactive et une communication transparente avec les prêteurs peuvent éviter des pénalités ou des mesures plus drastiques.
- Renforcer la gestion de la trésorerie : Une trésorerie mal gérée est l’une des principales causes de non-respect des clauses financières. Assurez-vous d’avoir un suivi rigoureux des flux entrants et sortants, et établissez une réserve pour faire face aux imprévus. Dans les premières années post-transfert, il peut être utile de privilégier la prudence, par exemple en retardant certains investissements moins essentiels. Préservez votre fonds de roulement et évitez de financer l’acquisition d’immobilisations à même vos liquidités. Trop de transactions sont mal structurées, il est primordiale de maximiser le financement du fond de roulement lors de l’établissement de la structure financière, mais ce volet est traité dans un autre blogue.
- Anticiper et gérer les imprévus : Les premiers mois et années après un transfert ne se déroulent jamais exactement comme prévu. Une hausse imprévue des coûts, une baisse temporaire des ventes, ou des tensions avec les fournisseurs peuvent rapidement déséquilibrer les finances. Ayez un plan d’urgence et incluez des marges de manœuvre dans vos prévisions pour faire face à ces situations.
- Maintenir la performance opérationnelle : Une entreprise stable sur le plan opérationnel génère des résultats financiers prévisibles. Assurez-vous que les processus critiques fonctionnent sans interruption et que les marges bénéficiaires restent alignées avec vos prévisions.
- Se faire accompagner par des experts : Les nouveaux repreneurs n’ont pas toujours l’expérience ou la vision globale nécessaire pour anticiper et gérer les exigences financières complexes. Faire appel à des conseillers externes, comme votre comptable, des experts en gestion financière, peut vous aider à structurer vos rapports, vos prévisions, et vos relations avec les prêteurs.
LINDIK: un allié indispensable pour une transition réussie
Dans cette optique, LINDIK peut jouer un rôle crucial en guidant les repreneurs dans cette phase critique. Cet outil permet de :
- Centraliser et analyser les données financières clés pour une visibilité claire et immédiate sur les performances de l’entreprise.
- Suivre et anticiper les ratios financiers exigés grâce à des tableaux de bord personnalisés, mettant en évidence les écarts avant qu’ils ne deviennent problématiques.
- Automatiser les projections financières mensuelles et annuelles, facilitant la communication avec les créanciers tout en réduisant les erreurs.
- Visualiser les flux de trésorerie en temps réel, permettant d’ajuster rapidement les priorités financières en cas d’imprévus.
Avec une gestion proactive et des outils adaptés, les repreneurs sécurisent les premières années post-transfert et posent les bases d’une croissance durable.